>>___{ L'Âpre Après Midi (PV) *

Invité

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Ô Âpre Après-Midi ,
Emmène tout mes soucis
Loin , très loin d'ici ...

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Aujourd’hui était un nouveau jour , encore différent de hier , qui était lui-même différent à avant hier . Une succession parfaite de jours tous différents des autres , qui permettait une succession donc des mois , et enfin des années . Rien de tout ceci ne vous est inconnu , n’et-ce pas . C’est tout simplement ce qui permet de faire les jours , les mois , et les années . Oh , Sean connaissait bien tout ceci , et il aurait pu vous réciter tout ceci sans le moindre problème . Mais voilà , il connaissait justement trop tout ceci . Les jours , il les regardait passer avec une indifférence qui le surprenait lui-même . Lui , le garçon qui avait quitté son pays pour se rapprocher de ses rêve , et qui avait juré ne pas rentré en Amérique tant que il ne les aurait pas accomplis , il perdait le moral de jour en jour . Et il faut dire que les choses autours de lui n’étaient pas arrangée pour cela . Les cours qu’il suivait dans son Académie de photographie ne jouait pas en sa faveur , et il avait de plus en plus de travail , et de moins en moins de temps pour le faire . Les jours de congés et de repos se faisait rares , et la fatigue s’accumulait . Avec elle , les petits soucis quotidiens devenaient de plus en plus pesant .

L’Amérique lui manquait de plus en plus Chaque jour , il avait envie de sentir le froid mordant de son pays lui brûler les joues , le trafic routier et son bruit si particulier , envie de regarder de haut les immense gratte-ciel , et pouvoir photographier les monuments qu’il connaissait par cœur . Oui , son pays , sa patrie lui manquait de plus en plus , et depuis le début de son voyage , jamais il n’avait ressentit un mal du pays aussi grand dans le plus profond de son âme . Il s’était pourtant juré de ne rien montrer à personne , et encore plus difficile , il s’était juré de ne rien laisser paraître aux autres . Il s’était déjà fait repéré à son arrivé , de n , parce qu’il parlait un autre langage , parce qu’il avait des traits différents de ses camarades , et également parce qu’il se montrait parfois très reculé et solitaire . Au cours de son année , ses camarades avait beau se montrer gentils et agréable avec lui , il savait pertinemment qu’une simple fissure dans son jeu , une simple brèche , et les hostilités allaient commencer . Ainsi allait la vie , et c’est sans doute ce qui l’avait poussé à s’endurcir .

D’ailleurs , il n’était pas le seul à sévir dans le sens vraiment extrême . La personne qui l’hébergeait le menaçait de le flanquer à la porte d’un jour à l’autre , et cette nouvelle ne tombait absolument pas au bon moment . Il avait du mal à boucler ses fins de mois à cause de sa seconde passion pour la musique , et aussi à cause de ses coûteuse études , et du matériel qu’il lui fallait . Trouver de l’argent pour payer son loyer devenait de plus en plus impossible , et il le savait , il n’allait pas tarder à être expulser , sans savoir ou aller . Il allait devoir se débrouiller une nouvelle fois pour se trouver un appartement , aussi petit et coûteux que l’autre , tout en essayant de s’assurer un avenir convenable . Si il échouait , il savait parfaitement ce qui allait se passer . Il retournerait illico en Amérique . D’un côté , avec le mal du pays qu’il avait en ce moment , retourner d’ou il venait lui semblait tentant . Mais d’un côté , si il faisait cela , il abandonnait ses rêve et ses projets , et ça , ça ne lui ressemblait absolument pas . Il devait donc rester , et même si tout s’effondrait , il devait rester jusqu’au bout .

Son truc pour échapper au cafard ? Sans doute un différent par jour . Aujourd’hui , par exemple , il avait tout simplement décidé d’être purifié par les eux du ciel . Sans doute pour cela qu’il passa tout son après-midi à rester assis sous un banc , en face de l’immeuble résidentiel ou il résidait pour une durée encore indéterminée . La pluie dégoulinait sur ses vêtement , et gouttait devant ses yeux ou il avait rabattu une capuche , pour ne pas avoir les cheveux et le visage trop mouillé . Mot d’ordre ? Rester ici jusqu’à ce que ça passe . Il n’avait de toute façon personne vers qui se tourner . Ô , eau du ciel , purifiez-moi . Emmenez-moi vers mon Amérique .

Une heure ? Deux heures ? Oh , à vrai dire , il n’y prêtait plus trop attention . Peut-être que qu’on allait lui faire une fleure si il tombait malade maintenant , et qu’on allait le garder un peu plus longtemps . Oh … Il ne savait pas , il ne savait plus trop … Il leva les yeux vers le ciel , pour sentir des gouttes d’eau perler doucement sur son visage . Si seulement ses larmes pouvaient se mêler à cette pluie … Oh , il avait oublié … Il y a longtemps qu’il ne pleuraitt plus . Il y a longtemps qu’il était devenu un homme .

« On est les enfants oubliés de l'histoire. On a pas de but ni de vraie place, on a pas de grande guerre, pas de grande dépression. Notre grande guerre est spirituelle, notre grande dépression c'est nos vies. La télévision nous a appris à croire qu'un jour on serait tous des millionnaires, des dieux du cinéma ou des rockstars mais c'est faux ! Et nous apprenons lentement cette vérité. On en a vraiment, vraiment plein le cul. »

En ce jour pluvieux, Lundi plus exactement, une fois de plus la jeune nippone s'était levée à exactement cinq heure trente du matin. A six heure trente, elle était prête pour courir après son train. Comme tous les jours. Lorsque l'on choisit sa vie par dépit, on continue de faire comme-ci de rien était. Son travail ne l'a dégoutait pas, elle aimait ça. La photographie.

Mais aujourd'hui, chose inhabituelle. Chika s'était retrouvée à rentrer plutôt que prévu. Le programme de son après-midi de libre ? Les courses. Malgré son emploi, elle était payée pour un salaire miséreux, alors forcément, il était difficile de se faire des grands plaisirs pour ce qui est de la nourriture. Quelques promotions par-ci, des produits bas de gamme par là. Uniquement les aliments dont elle avait besoin, sans surplus. Puis, passage en caisse. Un sac en plastique dans chaque main, sans le permis de conduire, on est forcé de rentrer à pied. Mais bon, ce n'était pas un réel problème. Sauf qu'aujourd'hui, il pleuvait. Heureusement que le chemin n'était pas si loin, du supermarché à son logement...

Vêtu aujourd'hui d'un jean et d'un petit haut, seul un gilet à capuche l'a protégeait de la pluie. On pouvait donc en conclure que lorsqu'elle rentrerait chez elle, elle serait trempée. Sur le trajet qui l'a menait bientôt à son chez-elle, Chika aperçu une silhouette qui ne lui était pas inconnue. Plus elle se rapprochait, plus la jeune fille réussissait à percevoir les traits de cette personne.

« Sean... » lâcha-t-elle dans un souffle tandis qu'elle se rapprochait de sa connaissance.

Chika l'avait rencontré sur cette même route, quelques mois plus tôt. Bizarrement, c'était sous un ciel d'été. Elle l'avait surprit entrain de prendre en photo le paysage. Intriguée, la nippone était partie à sa rencontre. Rare étaient les journées où elle avait revu ce garçon. Tout comme sa conversation n'avait rien de vrai. Elle avait remarqué ce vide dans son regard. Cette allure « je-m'en-foutiste ».

Alors que l'impact de ses chaussures au contact des flaques d'eaux sur le sol montrait distinctement des bruits de pas, Sean n'avait pas l'air de détourner son regard pour autant. Il avait l'a tête en l'air. La pluie dégoulinait sur son visage. Quel étrange garçon. Au lieu de rester cloîtrer chez lui, il sortait sous un temps pareil. Espérait-il tomber malade ?

« Tu vas attraper froid. » daigna-t-elle à dire après s'être installé aux côtés du jeune garçon. Non pas qu'elle voulait être mouillée, mais s'assoir sur le rebord du banc était plus sûr, lui donnant toujours cet air de « rebelle ».

Invité

Dansez , dansez , gouttes de pluies , et tombez sur mon visage , glissez contre ma peau , et venez vous perdre dans mon visage . Tel était l’appel que lançait Sean vers le ciel . Un appel qui ressemblait plutôt à une prière , puisqu’elle était adressée au ciel . Et puis , qu’y avait-il dans le ciel , sinon une multitude de gouttes semblables à celle-ci ? Il repensait encore à son pays . Pleuvait-il en Amérique ? Faisait-il toujours su gris et si sombre , comme dans sa petite enfance , lorsqu’il pleuvait ? Il ne savait pas . Il retournerait bien dans son appartement pour envoyer un mail à son meilleur ami , resté en Amérique pour des études de médecine , mais il n’avait pas me moral pour écrire quoi que ce soit . La bonne humeur et l’enjouement de son ami allait le rendre encore plus triste que voulut . Ce n’était pas vraiment ce qu’il recherchait , non . Pour le moment , il avait, plutôt besoin d’un bon remontant , plutôt que quelques chose suceptible de le faire couler encore plus bas que le point ou il était déjà .

Même le bruit lointain des flaques ne parvint pas à le tirer de sa rêverie . Sans doute était-il trop loin dans ses pensées que pour entendre quoi que ce soit . Trop proche de son Amérique , et trop loin du Japon dans lequel il était . Et puis , qui était en mesure de comprendre ce qu’il ressentait ? A vrai dire , la liste était très courte , et même quasi inexistante . Qui donc se souciait de ce petit photographe , et qui donc se souciait encore plus de ses soucis , de ses joies , de ses passions et de ses peines ? A vrai dire , il n’avait personne ici . Et c’est ce qu’il était en train de ce dire , là , sur ce banc . Oh , et puis il devait arrêter de penser à tout ceci . D’ailleurs , une voix le tira de sa rêverie . Non pas une voix grave comme celle de son meilleur ami , mais une voix de jeune femme . Une voix qu’il connaissait plus ou moins bien , et en tout cas , qu’il avait déjà entendu plus d’une fois . Il leva donc la tête , pour voir qui était donc cette personne .

Il ne pu retenir une exclamation de surprise quand il reconnu la jeune femme qu’il avait vu un jour sur une route alors qu’il faisait des photos , assez mélancolique … Oui , il était de plus en plus mélancolique ces moments-ci , et à vrai dire , il avait même eu un peu peur d’avoir fait mauvaise impression à cette fille . Après tout , il n’était pas si « Je m’en fout et toi tu crève » qu’il ne l’était . Il était juste seul . Il crevait de solitude . Point à la ligne . Et ça , personne dans toute l’imposante ville de Tokyo était capable de comprendre la solitude d’un Américain hors de chez lui . D’ailleurs , il n’était même pas sûr que cette jeune femme puisse comprendre . Oui ? Non ? Oh , elle s’asseyait à côté de lui . Peut-être mélancolique , mais pas malpolis pour autant . Il se poussa légèrement sur le côté , pour qu’elle puisse s’asseoir plus à son aise .

Elle l’avait donc reconnu ? Apparemment oui . Il ne pu s’empêcher de sourire légèrement . Au moins il n’était pas tout à fait un fantôme dans la population japonaise , puisque c’est une japonaise elle-même qui venait de le reconnaître . Sa bouche s’ouvrit légèrement , avant de se refermer . Elle venait de parler , et il n’allait pas la couper quand elle parlait . Tomber malade ? Oh , une exellente idée si il ne voulait pas finir à la rue . N’ayant pas de colocataire , il devait tout prendre sur lui , et si il tombait malade , au moins il resterait un peu plus longtemps dans son appartement , ou même à l’hôpital . Ouiiii , un bon plan .

SEAN : « Chika … C’est bien ça ? »

Oh , maintenant , il en était à peu près sûr . Cette jeune femme s’appelait bien Chika . Il s’en souvenait parfaitement à présent . IL continua sa phrase , baisant la tête , pour ne pas non plus recevoir en continu des gouttes d’eau sur son visage . Quelques une des gouttes étaient venues s’accrocher à ses cils , tandis qu’une serpentait le long de sa joue .

SEAN : « Attrapper froid ? Disons que ce n’est pas ce qu’il pourrait m’arriver de pire . Disons plutôt qu’en cette période difficile , une maladie serait plutôt une aubaine . »

Mélancolie , mélancolie , quand tu nous tiens ... La pluie tombait , toujours , sans s'arrêter , à la différence qu'ils étaient deux sur ce banc . Deux à se faire mouiller .

[ HRP - désolée du temps que je met à répondre. ]

Tenté si bien qu'elle venait de lui adresser la parole, Sean paru mettre du temps à sortir de sa rêverie. Mais l'appel qu'il venait de recevoir l'avait fait. Il leva la tête vers elle. Avant tout par reconnaissance. Après tout, qui pourrait mémoriser une voix par quelques rencontres si ce n'est parce qu'un lien les unissait dans un quelconque domaine important pour une personne ?

Surpris. Voilà ce que la nippone pouvait deviner de l'exclamation du visage de Sean. Mais rien d'autre. Était-il content ou dégouté ? Allez savoir. La seule réponse que Chika pu lui donner, c'était de s'assoir à ses côtés. Il se décala de quelques centimètres pour lui laisser place. Son unique pensée à ce fut « Il me prends pour obèse ? ». Oui, c'était ce genre de pensée exaspérante qui lui trottait toujours dans la tête. Voir le mal avant le bien. Même par pure politesse.

Puis, sourire. Il lui sourit vaguement. Pourquoi ? Les questions dansaient dans la tête de la jeune fille alors qu'elle préférait ne pas gâcher sa salive pour des questions existentielles. Même si ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Mais avec Sean, la façon dont il se comportait durant leurs rencontres précédentes, elle préférait rester dans cette voie philosophique. Parler moins et écouter plus. Elle finit simplement par lui dire n'importe quoi pour lancer une conversation. Autrement, le silence aurait pu durer longtemps. Remarque pénible, sûrement.

Il prit finalement la parole, sans pour autant répondre à sa question : « Chika... c'est bien ça ? ». Était-elle si peu importante pour qu'il ne se souvienne pas de son prénom ? Vexée ? Oui, un peu. De toute façon, elle voyait le mal partout. Puis cette vision pessimiste de la vie qu'elle avait continuellement l'a fit pensée qu'après tout, elle n'était rien. Rien qu'un être en vie, sur le point d'achever son existence d'ici quelques années. Ce qui n'était rien dans une vie.

« Oui... C'est bien ça. » Fit-elle remarquer sur un ton légèrement braqué.

Puis de nouveau, il prit la parole pour répondre à la première approche de la nippone : « Attraper froid ? Disons que ce n’est pas ce qu’il pourrait m’arriver de pire. Disons plutôt qu’en cette période difficile, une maladie serait plutôt une aubaine. »

Sourire.

Chika ne pu s'en empêcher en entendant ces mots qui volaient aussi bien que les siens. Monsieur n'avait pas changé. Toujours aussi pessimiste. La jeune fille coinça ses sacs entre ses jambes, d'une part pour qu'il ne soient pas mouillés, d'autre part pour qu'elle les gardent à l'œil. Soupir.

« Ne sois pas aussi coincé. » lâcha-t-elle dans un murmure, mais pas pour autant inaudible avant de reprendre la parole sur une gamme plus haute : « Amuses-toi tant que tu le peux. Profite. ».

Elle tourna la tête vers le ciel. Il était bien gris. Le temps n'arrangeait rien pour les personnes telles que Sean. Même cette pluie avait de l'impact sur la jeune fille. A croire que les saisons allaient avec les mentalités. Pour les plus désespérés, la pluie les représentaient si bien.

Invité

Un soupir lâché de la part de la demoiselle lui rappela qu’il avait affaire à une jeune femme de caractère , qui n’allait sûrement pas le lâcher de si tôt . Oh , c’était quelques chose de bénéfique pour lui , puisqu’au moins , comme cela , il ne serait plus tout seul . Et il aurait de quoi faire la conversation , puisqu’elle était du genre têtu , toujours à chercher la petite bête . D’un côté , c’est ce genre de personne qu’il appréciait le plus , quoique , il aimait également la gentillesse des autres , même si il n’en avait point reçut des masses ces derniers moments . Se faire un peu secouer par la jeune fille lui remettrait sans doute un peu les idées en place . De plus , n’étaient-il pas tout les deux sur la même planètes , plus ou moins les même idées , et une passion commune dans la vie , si pas plus . C’était déjà pas mal . Ce n’est pas comme si il était tombé sur quelqu’un de complètement snob qui lui aurait déballé un discourt complètement bidon en affirmant que « les amis sont là les uns pour les autres » . Ouais … Tu parles d’amitié . Complètement bidon , oui ! En fait , en y réfléchissant bien , il appréciait bien cette compagnie .

Coincé ? Un bel adjectif qui le décrivait , ma foi , assez bien sur beaucoup de point de vue . Un coincé , rien de plus rien de moins . Après tout , c’est sans doute pour cela qu’il restait trop souvent tout seul . Un problème de coinçage . Bof , vous allez sans doute dire que cela s’arrange avec un peu d’huile , on pousse deux trois fois , et puis le problème est résolut . Mais Sean n’était pas une porte , et le décoinçage allait sans nul doute être beaucoup plus difficile que prévu . Une seule chose à dire , mes amis : Ne lâchez pas prise . Même si Sean se montre pessimiste , de mauvaise volonté , et parfois un peu trop déprimé , ne lâchez pas prise . Car il n’y à rien de pire pour le faire retomber une nouvelle fois dans une dépression assurée . Et qui sait ce qui pourrait se passer cette fois là . Nul ne le sait . Nul n’est capable d’estimer les capacités de Sean William Keith dans ce domaine-là . Il n’était pas un dépressif à la base . Si la vie avait été un peu plus juste avec lui , il aurait été quelqu’un d’enjoué et d’heureux . Mais ça , qui pouvait le comprendre ? Personne .

La pluie tombait , encore et encore , sauf que cette fois , il n’était plus seule . Elle mouillait également cette jeune femme du nom de Chika . Au lieu de passer simplement à côté de lui , de le regarder , de le saluer et de s’en aller , elle était venue s’asseoir à côté de lui . Une idée qu’il trouva assez farfelue . Il ne s’imagina même pas un seul instant que être assis sur un banc par un temps pareil était encore plus farfelu que de venir s’asseoir à côté de cette personne en question . Sa logique un peu étrange échappait parfois à certaines personnes . Chika aussi ? Elle avait sa logique , ses idées , et peu importe celle des autres , elle fonctionnait comme elle le sentait ? Si c’était bel et bien le cas , alors elle devait en avoir du cran . Peut-être même assez que pour faire tomber la pièce dans la tête de Sean , et pour le secouer assez . Rien que le fait de lui demander « Hey , mais qu’est-ce que tu fou sous la pluie ? » , ç’aurait été une révélation pour lui .

Après tout , qu’est ce qu’il faisait sous la pluie ? Il abandonnait ? Oh , il n’en était pas loin … Il savourait une amère déception sous une pluie qui le rabattait encore plus qu’il ne l’était déjà . Il rabattit sa capuche sur ses épaules , pour laisser apparaître son visage en entier . Son visage au traits complètement différents de ceux de la jeune fille , son visage différent de pratiquement tout les habitants de cette ville . Ses yeux d’un bleu vert brillaient d’une énergie incroyable . En apparence , il n’y avait que son corps qui affirmait qu’il était pessimiste . La seul trace d’une énergie dissimulée était dans ses yeux . Or , la majeur partie du temps , ceux-ci étaient soit caché par son appareil photo , ou bien voilé par une capuche . Aujourd’hui ? Non , aujourd’hui , le bleu de ses yeux allait briller et faire concurrence au gris du ciel .

SEAN : « Et toi ? Comment tu profite de ta vie ? »

C’est vrai ça . Tout le monde n’avait pas la même perspective de la vie , et de ce que pouvait être l’amusement dans la vie . Ou l’amusement sous toute ses formes . Il y a des gens qui ne comprennent pas comment on peut être heureux en écoutant de la musique ou en prenant une photo’ . C’est tellement simple pour eux que le bonheur en lui-même ne peut pas se cacher dans des choses aussi petite … Non , ce n’est pas possible . Sean tourna légèrement la tête sur le côté , pour la regarder fixement , sans ciller .

SEAN : « Profiter , pour toi , ça signifie quoi , au juste ? »

Un fort caractère que l'on pouvait aussi appelé « carapace ». En effet, en extérieur Chika se montrera toujours forte, sûre d'elle, prêtre à défier le monde entier. Mais elle était bien loin de cette réalité. Une gentillesse profonde ? Peut-être ne faudrait-il pas abuser non plus. En fait, il fallait juste savoir l'a caresser dans le sens du poil. Mais ce caractère lui permettait de se montrer tellement extravertie.

L'amitié. Il est rare que ces choses là durent. On peut les classer dans plusieurs catégories. Deux. D'une part, il y a les connaissances que l'on finit par appeler ami parce que l'on commence à se confier à eux, et se montrer attentif. Mais c'est bel et bien une tromperie ! Cette amitié, vous pouvez être certain qu'elle finit tôt ou tard. Vous en souffrirez d'autant plus. D'autre part, il y a les personnes que l'on connait sans trop connaître. Pas celles avec qui on partage les mêmes choses. Pas forcément. Celles avec qui il n'y a pas besoin de paroles pour discuter.

Ce point de vue lui était, évidemment, réservé, mais c'était ce qui lui paraissait vrai. Parce que, quoi que l'on dise, un fort caractère amène à avoir toujours raison.

Chacun ne pense qu'à soit. Qu'à son petit bonheur personnel. Mais la vie, quant à elle, se fait-elle seule ? La vie, c'est avant tout les relations sociales. Il y en a partout. Que ce soit en concubinage, au travail, à l'école, en boutique. Partout. Alors, il faut savoir écouter les autres, les épauler. Et dès qu'ils sont prêt, ne les lâchez pas, attentez simplement qu'il le fasse. Telle était la philosophie de la jeune fille.

Cette pluie, ce temps, ces couleurs si ternes décrivaient tellement bien les sentiments que pouvaient avoir Sean que Chika n'eut pas besoin de lui en faire part. A moins qu'elle ne fasse fausse route. Mais ce garçon aux gestes bien étrange avait plutôt l'air d'avoir besoin d'aide, sombrant jour après jour dans sa mélancolie.

Mais quant à elle, ce qu'elle faisait de sa vie. Qu'est-ce que cela pouvait bien faire ? Après tout, le monde ne tourne pas autour d'elle. Sur la planète, même dans l'univers, elle n'était qu'un grain de riz qui disparaitrait bientôt, comme les autres. Mais en partant de cette logique, n'allait-elle pas sombrer, elle aussi ?

« Vivre, c'est avant tout se donner des objectifs pour avancer... » fit-elle remarquer, la tête baisser, sur un ton plein d'amertume. « Alors profiter, c'est réaliser ses objectifs. » ajouta-t-elle en relevant la tête vers le paysage qui s'offrait à elle, sans regarder une seule seconde son interlocuteur qui venait de lui poser une de ces questions qui vous force à faire part de votre jugement.

Il est vrai que la musique, la photographie, cela faisait partit des plaisirs de la vie. Écouter une chanson, prendre une photo. Mais ce n'est que du détail. Le plus amusant serait sans doute de prendre ce petit bout de rien, et d'en faire un objectif. Ainsi l'on profite de sa vie. Jouer de la musique et l'a faire écouter à ces personnes qui aiment ce détail insignifiant. Photographier pour montrer la vie d'un autre œil à ces personnes si mélancolique, comme à Sean par exemple. Devenir Musicien, devenir photographe. Et bien plus encore.

« Alors, trouves-tu que tu « profites » à regarder les jours passer sans broncher le petit doigt ? » dit-elle en tournant, cette fois-ci, la tête vers Sean. « Ne vas-tu rien regretter quand tu seras vieux et que tu ne pourras même plus bouger sans fauteuil roulant ? Quand tu passeras encore tes journées à regarder à ta fenêtre ces jeunes dehors à « profiter » de leur vie ? »

Cette conversation pouvait durer des heures. Ce n'était pas un problème de montrer les choses en face pour Chika. Mais Sean allait-il suivre sans se sentir trop emmerder avec ses leçons de morales sur la vie ?

Invité

Des objectifs ? Il regarda pensivement , pendant un court moment , ses mains . Ses mains qu'il tenait ouvert devant lui . Il observait pensivement les lignes de sa main , ces lignes qu'on nommait "lignes de vie" , et qui assurait , disait-on , la destinée de la personne . Baliverne ? pas baliverne ? Et après tout , dans l'état dans lequel il était , à quoi cela servirait de contempler l'avenir d'une vie qui pourrait s'achever d'un instant à l'autre . N'était-ce pas cela , après tout , sa devise personnelle . Profite du jour présent , sans te soucier du lendemain . Sans te soucier du lendemain ... Ne pense pas au lendemain , oublie-le , enterre-le . Il ferma sa main , et les lignes sinueuses qui parcouraient celle-ci furent emprisonnée dans sa main . Notre destin n'est pas une ligne tracée , il le savait , et pourtant , pendant un instant , il avait eu un doute sur cet élément fondamental pour lui . Le doute , lui aussi , était un des ennemis de Sean . Ne l'avait-il pas croisé assez de fois sur sa route que pour connaître ce qu'il pouvait lui faire subir ? Si quelqu'un était bien placé pour parler du doute , c'était sans aucun cas Sean .

Quand il serait vieux ? Il ne parvenait pas à imaginer cette image de lui , vieillis et fripé , courbé , voûté , n'attendant plus rien , sinon la mort . Peut-être était-ce une image trop loin que pour qu'il puisse se représenter cette image dans sa tête . La niponne ne devait pas en demander trop à sa pauvre tête . Il se contenta de hocher la tête , consciencieusement , écoutant attentivement les conseils de Chika . Elle lui parlait après tout en tant qu'"amie" , même si il ne savait absolument pas si elle se ocnsidérait comme telle pour lui . Il était encore jeune , il avait la vingtaine , et il n'avait pas encore fait grand chose . Un rêve , ou peut-être deux . Et puis c'était tout . Alors il était peut-être temps de se secouer , et même plus qu'un peut . Il regarda pensivement les flaques , dans lesquelles les gouttes tombaient , une à une , lentement . Il sentit sa tête se remplir de plomb , petit à petit , lors que son esprit se vidait petit à petit . Une sensation plutôt étrange . Il se libérait d'un poid , alors qu'un autre était en train de lui tomber brutalement sur les épaules . Aussi lourd que ses vêtements à présent gorgés d'eau de pluie . D'ailleurs , ses vêtaments n'étaient pas la seule chose qui cédait à la pluie .

Il sentit un frisson sur sa poitrine , qui monta jusqu'à son nez , et il eu à peine le temps de détourner la tête , pour se pincer le nez fortement . Il convulsa légèrement vers l'avant , arrêtant ainsi son éternuemement . Au Japon , il le savait bien , éternuer , c'est très mal vu , et il était en plus , en présence d'une Japonaise , donc autant faire attention . Il secoua doucement la tête , en reprenant vite fait ses émotions . Sa gorge était sèche , et vu les nouvelles de son nze , il s'était fourré dans un état qui n'était pas très brillant . Il tourna sa tête vers Chika , et il eu tout de suite un sourire d'excuse . Il ne voulait absolument pas offenser cette jeune demoiselle . D'ailleurs , pour ne pas qu'elle tombe malade , il allait l'invoter à aller dans un endroit un tout petit peu plus abrité que celui-ci . Ce serait quand même la pouasse , si en plus d'être malade , elle tombait malade également . Il se leva donc d'un bon de son banc , peut-être même un peu trop vite et un peu trop prestement .

SEAN : " Viens , allons nous mettre à l'abris . Je n'ai pas envie que tu sois malade .

Et disant cela , il attrappa un des sacs en plastique de la japonaise , lui indiquant d'un léger signe de main vers ou il allait . Le bâtiment ou il habitait , bien sûr . Ils pourraient au moins profiter du portique et du hall pour s'abriter et pour au moins continuer cette disscution . Quoi de plus naturel ? Il marcha donc sous la pluie , asez vite , se rappelant brusquement d'un coup qu'il pleuvait , et pire , qu'il était trempé de la tête au pied . Il attendit Chika , qui marchait derrière lui , et ils finirent le trajet devant l'imposant immeuble . Il poussa la porte , la tin pour la jeune fille , et arrivé dans le hall , il abaissa son capuchon , et seocua ses cheveux trempé par l'eau de pluie . Au moins , plus de risque d'être mouillé . Mais cela ne signifiait pas que les risques étaient fini . Le gardien de l'immeuble , qui avait son bureau dans le hall d'entrée , sortit en trombe de son bureau , passa la porte , n'oubliant pas de fusiller du regard le jeune homme qui lui devait quelques mois de loyer , et puis passa la porte .

Un long , long soupir de la part de Sean , c'est tout ce qu'il y eu .

SEAN : " Je suis vraiment désolé si tu es mouillée . Si jamais tu tombes malade de ma faute , sois sans crainte , je te dédommagerais ."

Aucun indice ne prouvait à la jeune fille que ce qu'elle disait pouvait atteindre Sean. Elle ne le savait pas. Seulement la réponse par un hochement de tête lui prouva qu'au moins, il l'écoutait. Tandis qu'il regardait ses mains, elle continuait de parler sans trop s'en soucier, se contentant de regarder ailleurs. Un mince sourire d'excuse sur ses lèvres alors qu'elle remarqua son éternuement. Chika y répondit, sans ajouter de mots. Une personne normalement conçue, ou plutôt, une personne n'étant pas de ce pays se serait contenter de répondre « il n'y a pas de soucis ». Hors, elle se sentit coupable de l'avoir laissé sous la pluie alors qu'elle était à ses côtés.

Mais alors qu'elle aurait voulu lui dire de se mettre à l'abri, Sean l'a dépassa : « Viens, allons nous mettre à l'abri. Je n'ai pas envie que tu sois malade. ». Puis, il sauta d'un grand pas de son banc. Chika le suivit. « Ce serait plutôt à moi de dire ça ! » ajouta-t-elle au passage. Elle ne tenait à présent plus qu'un sac en main. Sean avait prit l'autre. Serviable, ou galant ? Et pourquoi pas, aucun des deux. Juste Sean. Après tout, elle ne le connaissait pas plus que cela, même s'ils s'étaient déjà croisés, de temps à autre.

De la main qu'il agitait pour faire signe du chemin qu'il suivait, Chika comprit que c'était l'immeuble dans lequel il logeait. Mais ce qu'elle ne savait pas précisément était est-ce qu'ils allaient aller chez lui ? Rester dans les escaliers, ou même le hall ne serait pas très bien vu. On les prendrait tout de suite pour des squatter, ou n'importe quelle autre « déchet » vue de la société de nos jours. Pendant ce court trajet, la nippone sentit une goutte d'eau glissé le long de son dos, qui lui laissa échappé un « Brrr ».

Alors qu'ils pénétrèrent enfin dans le bâtiment, Sean eut à peine de le temps de dire ouf qu'un homme plutôt âgé sortit d'une salle et lui jeta un regard haineux. Mais rien de plus. Il partit. Arquant un sourcil, des tonnes d'insultes valsèrent dans la tête de la jeune fille. Rien de très vulgaire, non, juste des « c'est quoi son problème ? ». Alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la bouche pour en discuter avec son ami, qu'il prit la parole avant elle : « Je suis vraiment désolé si tu es mouillée. Si jamais tu tombes malade de ma faute, soit sans crainte, je te dédommagerais. »

Un rire sans joie s'échappa de la bouche de la jeune fille. Elle toussota, puis dit enfin, sur un ton légèrement braqué : « Et puis quoi encore ? ». Cela voulait tout dire non ? D'une, elle ne serait pas malade. De deux, il n'avait rien à dédommager puisqu'elle avait choisit de son plein gré de rester à ses côtés sous ce temps pluvieux.

Elle ôta à son tour le petit capuchon qui l'a protégeait tant bien que mal de l'eau, puis grelotta sentant l'humidité de sa veste contre son cou. Ce fut bref, mais suffisant pour qu'elle sente des frissons dans tout son corps.

« Tu crois que c'est une bonne idée de rester là ? » lâcha-t-elle enfin, après s'être débarrasser de ces parasites encombrant. Non, elle ne cherchait pas à s'inviter chez lui, mais lorsqu'elle remarqua le sens que pouvait avoir sa question dans la tête de Sean, elle ajouta « Je veux dire... Si tu veux, on va chez moi. »

Rien d'ambigüe, juste de la maladresse.

Invité

L'idée lumineuse d'aller s'abriter pour ne pas finir complètement innonder par l'eau de la pluie fut acueillie de façon assez enthousiaste , et les deux jeunes gens étaient maintenant à l'intérieur du bâtiment , bien au sec . Et il faut dire que Sean avait plutôt été lent à la détente sur ce coup là . Il s'était tellement apittoyé sur son sort qu'il n'avait pas remarqué un seul instant que la jeune femme se trouvant presque à côté de lui , sur ce banc , grelottait à cause de la pluie et du fait d'être trempée . Plus aveugle , sans doute , tu meurs . Encore un mauvais point dans son camps , qui rendait son image encore plus mauvaise au yeux de la jeune fille . Ne l'avait-elle pas remarqué ? Qu'il avait du mal à se comporter correctement avec les autres ? Il l'avait bien vu , cette jeune femme n'était pas bête , et elle connaîssait même un sacré morceaux de la vie , donc , il était sûr qu'elle avait compris . Oui , c'était une affirmation : Elle avait compris .

Il y a certaines personne , pas besoin de tout leur expliquer , leur détailler . Certaines personnes sont comme ça , et comprenne et accepte ce que nous sommes . Et même si Sean ne se montrait pas sous son meilleur jour , elle comprendrait peut-être . Un garçon qui souffre , un garçon troublé , un garçon blessé . Le coup du locataire , ce n'était pas grand chose . A vrai dire , ça ne lui faisait plus grand chose . Mais le regard que Chika lui lança fit un baume au coeur de Sean . Au moins quelqu'un pour penser aussi que cette vieille bique de gardien ne devrait pas brusquer le jeune homme de cette façon . Elle avait du caractère , et encore une fois , il n'allait pas contredire une personne de caractère . Il se contenta donc de marquer son affirmation en souriant légèrement . Un mince sourire qui vont naître sur ses lèvres . Tout simplement .

Si ils allaient rester là ? Oh , qu'il était bête ! Bien sûr qu'il n'allait pas la laisser mourir de froid sur le pallier . Il eu tout de suite le réflexe de penser à son minuscule appartement de jeune homme seul , en désordre complet et permamant . A vrai dire , il s'en fichait un peu . De totue façon , il n'allait pas rester très longtemps chez lui , donc elle ne verrait que très provisoirement cet appartement . Il s'apprêtait à répondre à Chika qu'il acceptait tout naturellement , et que c'était normal de sa part de lui rendre ce service . Après tout , c'était un peu de sa faute si ils étaient tout les deux dans cet état là . Bref , elle voulut dire quelque chose , et donc , il la laissa continuer , ne la coupant pas dans sa phrase .

Elle rétablit vite la situation . Il ne s'agissait pas d'aller chez lui , mais plutôt d'aller chez elle . Il ne savait pas pourquoi , mais d'un côté , il était en partie soulagé . Pourquoi donc ? Lui-même ne le savait pas . Bref , il sourit à la jeune Niponne , avant de lui répondre .

SEAN :" J'avoue que c'est une bonne idée , mais je ne voudrais surtout pas m'imposer ..."

Après tout , il pouvait clairement affirmer qu'il n'avait plus de chez lui , et donc , plus d'endroit ou aller . Si , un tout petit appartement qui n'allait bientôt plus être le siens . Avant de monter , il fit signe à Chika qu'il allait chercher quelques chose , et il ouvrit la porte du bureau du concierge . Il avait laissé là-bas un objet qu'il souhaitait récupérer avant que la nuit ne tombe et qu'il ne puisse plus le récupéré . Il traversa le bureau , encombré par un désordre encore pire que son appartement , et il empoigna une housse , visiblement celle d'un instrument , qu'il hissa sur son dos d'un coup d'épaule . Il passa la porte , avant d'aller retrouver Chika , et il déclara enfin :

SEAN : " On peut y aller , je pense"

[ HRP - Direction appartement de Chika (= ]