Un Jackson's burger ? [Pv Yu Cheng ]

La répétition s’était déroulée sans la moindre imperfection. Chacun avait été content de son travail. C’était encore plus un point positif dans le sens où nous devions donner un concert durant la veillée pour la nouvelle année. Nous étions fin près et chacun de nous avait hâte d’y être ! Les jours précédents un concert apportait cette sensation de trac que j’aimais tant. Mais cela n’était rien en comparaison à l’adrénaline qu’on ressentait lorsqu’on était sur scène. Ca, c’était carrément l’extase !

En sortant du studio, je me mis machinalement à fredonner une chanson de Trapnest. J’étais impressionnée par les capacités vocales de Reira, leur chanteuse. Lors que je découvris ce groupe à mon arrivée à Tokyo, Je fus tout de suite en admiration devant elle. Ce fut ce jour là que mon rêve de devenir chanteuse professionnelle s’accentua. Je voulais faire partit d’un groupe et avec tous ses membres, devenir le groupe numéro un du Japon. Mais depuis que Gaïa nous a fait passer pro, je n’apprécie pas le sentiment de rivalité que les journalistes essaient de faire passer entre Trapnest et Hatsukoi. Tout comme je ne supporte pas les tensions qu’ils tentent de mettre entre le groupe Black Stones et Trapnest. Ce fut Kojiro, le guitarite d’Hatsukoi, qui me fit connaître Blast. Depuis la création de ce groupe, il était devenue fan de Ren Honjô. Ce fut donc naturellement qu’il s’était mis à aimer Trapnest par la suite. Mais Black Stones était demeuré son groupe préféré. Il était impressionné par le professionnalisme de ses musiciens.

Mes pas me portèrent sans que j’y fasse attention vers le Jackson’s Hole, un lieu que j’affectionnais tout particulièrement. Il n’était que 19h30 mais j’eu envie d’aller boire quelque chose de chaud, histoire de me réchauffer après avoir marché sous le vent glacial hivernal. Je préférais marchait plutôt que de faire un chemin si court en taxi. Mon appartement n’était qu’à quelques rues du studio, et donc du Jackson’. Je poussai la porte et fut immédiatement envahie par l’enivrante chaleur du lieu. Cela faisait longtemps que je n’étais pas venue. A vrai dire, depuis que nous étions passé pro, je n’y étais pas allée, c’est vous dire. On nous avait ordonné à l’époque, de nous faire discret et de ne pas nous rendre dans les endroits fréquentés. Mais aujourd’hui, j’étais bien libre de faire ce que je voulais non ?

-« Yôkoso ! »

Salua le gérant des lieux. Etrangement, le Jackson’ était plutôt désert. Seul deux tables étaient occupées et il n’y avait qu’une personne au comptoire.

-« Koichi Satô… »

Le saluais-je d’un signe de tête tout en affichant en sourire malicieux. Ainsi donc il ne m’avait pas reconnu. La mémoire de ce dernier parut alors lui revenir.

-« Mei ! Ca fait un bail, je finissais par croire que tu ne souhaitais plus me voir. »

Je ris à sa remarque et allai m’assoire au comptoir, à côté du jeune homme déjà installé. Je passai ma commande –un thé au lait au caramel- et observai mon voisin de tabouret. Un costard sobre et classe, le crâne rasé, cette envoûtante odeur sucrée que dégageait sa cigarette à la cerise : il n’y avait pas d’erreur possible. C’était Yasu le leader de Blast. Afin que les autres personnes du bar n’entendent pas, je murmurai à son encontre en souriant :

-« Est-ce très prudent pour vous de vous montrer dans un lieu public Monsieur le Leader ? »

-Bonjour Mei.

Il ne prenait pas la peine de baisser le ton pour me saluer. Je savais de réputation, que Yasu était quelqu’un de sérieux et réfléchis. Je m’étonnai donc de le voir se montrer si peu discret. J’en vint donc à la conclusion qu’il était persuadé de ne pas être importuné au Jackson’s. J’espérais que la raison était de son côté car je ne voulais pas revivre l’épisode de la veille [cf mon RP avec Ayame]. Je répondis à son salut d’un signe de tête doublé d’un sourire bienveillant. Puis il répondit à ma réplique :

-Est-ce très prudent pour toi de te montrer dans un lieu public, Mademoiselle la chanteuse ?

Je ris en entendant sa phrase. Il l’avait dite sur le même ton que la mienne en employant presque les mêmes mots. Je tirai la langue comme l’aurait fait une enfant, en guise de réponse tout en affichant un sourire en coin. Il était vrai que pour lui comme pour moi, se faire remarquer n’était pas la meilleure chose à faire.

Le serveur revint, ayant sur le même plateau, un Jackson’s Burger et une thé, nos deux commandes en somme. Je le réglai derechef lorsqu’il posa la boisson devant moi. Je pris la tasse entre mes deux mains tout en la laissant sur le comptoir et appréciai instantanément la sensation de chaleur qui m’envahissait. Puis je portai mon thé à mes lèvres et savourai la saveur sucrée du caramel. La boisson brûlante me picotait la langue mais j’aimais cette sensation. Je reposai la tasse et dit à l’encontre de mon voisin :

-« Blast va-t-il donner un concert pour Noël ? Si c’est le cas, je serai au rendez-vous ! J’ai hâte de revenir à l’un de vos concert »

Je me remémorai la dernière fois que je les avais vu jouer. Le charisme des membres du groupe m’impressionnait à chaque fois. Tous avaient leur look personnel mais l’ensemble créait un tout. La voix de Nana, la chanteuse, n’égalait pas la beauté du chant de Reira mais elle avait un petit quelque chose que n’avait pas la Diva de Trapnest. C’était ce petit truc en plus qui en faisait une chanteuse impressionnante.

Attendant sa réponse, je bus quelques autres gorgées de ma boisson. En général, je ne prenais jamais de lait dans mon thé. La seule exception était lorsque celui-ci était au caramel. Le mélange de ces trois saveurs donnait quelque chose d’exquis que je ne me lassais jamais de boire. A chque fois que j’entrais dans un café, c’était pour consommer cette boisson.